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CREAC 2021 (contrat régional d’éducation artistique et culturelle). “UN MONDE A SOI : PASSER PAR LA SCENE ET TROUVER SON CHEMIN !”

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« UN MONDE À SOI, PASSER PAR LA SCÈNE ET TROUVER SON CHEMIN » : UN PROJET TRES PORTEUR POUR LES CLASSES 2EPC2 ET 2AEPE.

Les comédiens et dramaturges Thomas Badinot et Giuseppina Comito de la compagnie Alaska ont été accueillis au lycée avec enthousiasme par les classes 2EPC2 et 2AEPE pour le lancement d’un projet théâtre construit en partenariat avec le Collectif 12 de Mantes-la-Jolie et soutenu par la Région-Ile-de-France dans le cadre d’un CREAC (contrat régional d’éducation artistique et culturelle) . 

Le projet «Un monde à soi : passer par la scène et trouver son chemin » est la deuxième étape du partenariat engagé en 2019-2020 avec le Collectif 12 et la compagnie Alaska dans le cadre du PACTE « Et si on changeait de regard ? ». Après les trois classes de terminale CAP Vente (TEVS1, TEVS2 et TECMS), ce sont les élèves de seconde CAP EPC2 et AEPE qui exploreront avec Thomas Badinot et Giuseppina Comito, le spectacle en cours de création de la compagnie : 78-2, la force de l’ordre.

Une invitation au voyage

Le mercredi 17 mars, les deux classes ont ainsi rencontré les comédiens Thomas Badinot et Giuseppina Comito et découvert le projet qui allait les réunir jusqu’en mai : un voyage dans le processus de création d’une compagnie théâtrale pour mieux explorer le réel et s’y construire !

Mme Yasmina Kasmi, professeur d’anglais de la 2EPC2, coordonnatrice du projet au lycée, et Eric Joly, chargé de développement du Collectif 12 ont présenté aux élèves le CREAC, la compagnie Alaska et son spectacle en cours d’écriture qui interroge le maintien de l’ordre dans les relations entre police et population, en référence à l’article 78-2 du Code pénal réglementant les modalités des contrôles d’identité.

«La compagnie Alaska a été fondée en 2016 par Bryan Polach , et Karine Sahler, qui est intervenue dans votre lycée avec Thomas l’année dernière. Le Collectif 12 est très heureux de soutenir le projet global de cette jeune compagnie, « Sortir de la logique d’adversité », et de partager cette expérience forte avec le lycée Camille Claudel », a souligné Eric Joly. « Cette démarche artistique en prise sur les réalités quotidiennes, au plus près des habitants pour construire avec eux un espace de dialogue par le détour de la représentation, résonne pleinement avec nos propositions en tant que structure culturelle du Mantois », a-t-il précisé.

Si tu ne vas pas au théâtre ….

« Pourquoi, quand on évoque la police aujourd’hui, a poursuivi Eric Joly, n’arrive-t-on plus à se parler ? Comment nos rapports avec cette institution racontent-ils beaucoup des fractures de la France d’aujourd’hui ? Ce sont les questions qui animent l’écriture de la compagnie Alaska à travers des temps de résidence, d’ateliers et de rencontres avec tous ses partenaires institutionnels et les habitants du Mantois ». « Et, pour notre grande chance, cette année encore, avec nos élèves », s’est enthousiasmé Mme Kasmi.

« L’année dernière, a conclu le chargé d’actions culturelles et des relations publiques du Collectif 12, nous avons eu la chance de pouvoir mener les ateliers juste avant le début de la pandémie et le confinement général. Et, comme nous l’ont dit vos enseignantes, cela a été pour beaucoup, déterminant dans leur parcours. C’est bien pourquoi, malgré le contexte, nous nous sommes mobilisés pour prolonger ce travail avec vous qui entrez au lycée. Et ce d’autant plus, que la fermeture de tous les lieux culturels met en évidence le rôle précieux de l’Ecole et de l’éducation artistique et culturelle pour préserver l’art et la culture. Nous sommes donc tous ravis de vous rencontrer aujourd’hui au lycée et de retrouver vos équipes pédagogiques dont il faut saluer l’engagement admirable pour vous offrir le meilleur ! »

Thomas Badinot et Giuseppina Comito ont ensuite précisé leurs rôles dans la compagnie Alaska, la déclinaison au lycée du projet « Sortir de la logique d’adversité » et ils ont exprimé aux élèves et aux enseignants leur grande motivation à travailler avec eux.

Au fil des ateliers, les élèves seront conviés à prendre part au travail de recherche de l’équipe artistique du spectacle 78-2, qui adaptera ses réflexions à leurs réalités spécifiques et au contexte. Ils seront ainsi invités à découvrir différents processus de création au cours de trois sessions d’ateliers entre les mois de mars et mai.

Décidé avec les équipes pédagogiques après plusieurs réunions à distance et au lycée, le fil directeur des ateliers sera la notion d’ordre public. Les comédiens proposeront aux lycéens de travailler à la fois sur certaines scènes de 78-2 et sur des improvisations qui en élargissent les thématiques pour interroger plus directement leur réalité et y ancrer le point de départ de la création.

Expériences du réel et lecture en partage

Les élèves découvriront donc le texte de 78-2 à travers des scènes choisies qu’ils joueront et qu’ils pourront s’approprier pour y intégrer leur propre rapport à la notion d’ordre, au niveau individuel et collectif.

Toutes les scènes seront réécrites ensemble en adaptant le propos à leurs expériences et à leurs sensibilités, en appui sur des progressions pédagogiques de l’enseignement professionnel et de l’enseignement général. Ainsi, les élèves écriront eux-mêmes et seront interprètes de leurs propres scènes de manière à interroger leur présent.

Thomas Badinot a expliqué aux élèves particulièrement attentifs : « Les scènes qui déclinent le contrôle d’identité sont au cœur de la pièce 78-2 : leur comique de répétition contient une dimension absurde qui ouvre l’imaginaire du rêve ou du cauchemar à travers les outils du théâtre.

La rencontre avec le texte de 78-2 vous permettra de décliner la notion d’ordre en vous plongeant avec nous au cœur d’un processus de création. Nous espérons que ce travail vous sensibilisera aux enjeux de l’écriture et de l’interprétation dont nous avons fait notre métier

« Notre intention, a ajouté Giuseppina Comito, est de vous permettre de développer et d’écrire votre propre spectacle en mettant en perspective le travail théâtral et les questions de société, l’objectif in fine étant d’aboutir à une présentation de ce que serait votre réécriture de 78-2 ! ».

Le ton était donné et les élèves ont répondu à l’invitation des comédiens de partager leurs représentations de la police et, s’ils le souhaitaient, leurs expériences. Plusieurs anecdotes ont été racontées qui mettaient en évidence différents rôles des policiers dans la vie quotidienne, de l’aide (chute devant des agents, indication d’un itinéraire…) à la régulation (fête bruyante chez des voisins, par exemple).

Puis, Thomas Badinot leur a lu un extrait de la Lettre à mon ami policier. Après les échanges nourris du partage d’expériences, cette lecture a suscité une vive émotion que les élèves ont exprimé par écrit avec leurs enseignantes dès la séance suivante.

La découverte du projet et la rencontre avec les comédiens a ouvert de belles perspectives : les élèves des deux classes ont tous exprimé leur impatience à commencer les ateliers.

Les comédiens, les enseignants et les deux classes se sont retrouvés dès le lendemain pour la première immersion théâtrale au lycée : trois journées riches et enthousiasmantes, mais c’est une autre histoire…

Les équipes pédagogiques de la 2AEPE et 2EPC2

Un monde à soi : Passer par la scène et trouver son chemin !

Dans le cadre du projet « Un monde  à soi : Passer par la scène et trouver son chemin ! » construit avec la compagnie de théâtre Alaska et le Collectif 12, les élèves de seconde CAP 2EPC2  et 2AEPE ont eu l’occasion de  porter leur réflexion sur les liens entre les forces de l’ordre et les citoyens.   

Entre le 17 mars et le 22 mai 2021, les deux classes ont retrouvé les comédiens Thomas Badinot et Giuseppina Comito pour des séances de pratique théâtrale conçues à partir de la pièce de Bryan Polach « 78/2, la force de l’ordre »  grâce auxquelles ils ont progressivement construit un regard nuancé sur la notion de l’ordre, fil rouge pédagogique de ce projet annuel.

Le projet s’est déroulé au lycée en trois temps forts :

  • la rencontre des classes avec les comédiens et le projet
  • une période d’immersion dans la pratique théâtrale avec deux semaines d’ateliers et une lecture par la compagnie Alaska de la pièce « 78/2, la force de l’ordre»,
  • une restitution avec la présentation par les deux classes de leur travail à la classe 2ASSP, en présence de Éric Joly, chargé d’action culturelle du Collectif 12, à l’initiative de ce CREAC (Convention Régionale d’Education Artistique et Culturelle) et un retour critique.

Le projet s’est en effet conclu par une séance d’échanges entre tous les partenaires et les élèves  afin  d’en établir le bilan dans la perspective de sa poursuite en 2021-2022.

Pendant les ateliers théâtre, les élèves ont travaillé leur expression orale et corporelle grâce à des approches variées qui leur ont permis d’accéder à l’interprétation  :

  • des exercices d’échauffement pratiqués habituellement par les comédiens (rotation, électricité, voix, orchestre etc.),
  • des exercices de diction ( virelangues),
  • des exercices de stimulation cognitive et proprioception,
  • des improvisations guidées à partir de scènes de la pièce « 78/2 » (le contrôle d’identité, la conduite, le commissariat, le choix du métier de policier, ),
  • une chorégraphie sur Booska Do de Doria,
  • une analyse de procédés théâtraux (bruitages de la voiture, gestuelle, mise en scène, gestuelle de chaque personnage…) à partir de la vidéo d’une scène jouée par P. Caubère dans laquelle il endosse le rôle de deux personnages et assure tout l’environnement sonore,
  • des jeux de rôles, pour amener les élèves à endosser un personnage puis à se glisser dans la peau de personnages antagonistes (tour à tour policiers et interpellés ou témoins, par exemple).

Les élèves ont ainsi amélioré leur jeu jusqu’à oser se produire devant un public : cet événement leur a permis de se confronter aux regards des autres, un défi qu’ils ont surmonté avec une certaine appréhension mais courage !

 « Moi, j’étais stressé. C’était gênant, bizarre. » témoigne l’un deux, qui ne s’est pourtant jamais laissé impressionner, admettant qu’il serait prêt à se lancer de nouveau dans une aventure théâtrale.

Entre les deux sessions d’ateliers, certains élèves ont mené, à l’invitation des comédiens, une petite enquête dans leur entourage ou rédigé un court texte sur la question : « Quelle serait votre police idéale ? ».

L’ensemble de ces approches  a permis aux élèves de nuancer leurs représentations initiales sur les forces de l’ordre, sur la pratique théâtrale et sur le métier de comédien :  ils ont su l’exprimer pendant chaque période d’immersion et après la lecture de la pièce « 78/2, la force de l’ordre » par Giuseppina Comito, Thomas Badinot, Laurent Evuort, Camille Alas, Emilie Chertier et Bryan Polach, metteur en scène de la compagnie Alaska : petits textes, nuages de mots, acrostiches sont autant de traces écrites de ces impressions et de leur évolution.

Pendant  l’échange qui a suivi la restitution, chaque élève a témoigné de son expérience, partageant ainsi son appréciation critique de la dernière semaine d’ateliers, de la lecture des comédiens, en appui sur leurs propres propositions, et plus globalement, du projet :  

« Moi, ça m’a permis de voir que les policiers aussi peuvent souffrir ».

« Moi, j’ai bien aimé travailler sur le thème de la police et j’ai bien aimé travailler avec une autre classe, il y avait une bonne ambiance. »

 « C’était intéressant, une belle aventure riche en découvertes. Au départ c’était difficile de s’exprimer face aux élèves de la classe puis j’ai pris confiance en moi chaque jour un peu plus. ».

« Waouh… Pourquoi on n’a pas fait ça plus tôt ? J’ai aimé, vivement les prochains ateliers ! ».

« Un super stage de théâtre. J’ai tout aimé et surtout j’ai pu me libérer. La classe était un vrai groupe, sans dispute, on travaillait tous ensemble. Une parenthèse qui change et surtout qui fait du bien ! ».

 « C’était bien, il faut recommencer vite ! J’aime bien le scénario avec la police. J’ai adoré ».

 « C’était bien, je suis fière de moi car j’ai joué des rôles alors que je suis très timide en cours et en plus c’était la première fois que je faisais du théâtre».

« Une belle aventure partagée avec les deux classes ! On recommence quand ? ».

 « Un moment extra ! Une superbe expérience. J’ai bien aimé les exercices d’échauffement et encore plus lorsque je me mettais dans le rôle de mon personnage ».

« J’ai aimé les scènes où il fallait argumenter et jouer plusieurs personnes à la suite. C’est dynamique ! »

 « Je n’avais jamais fait de théâtre et j’étais un peu stressée. Mais c’était bien. Ça m’a fait du bien. »

«Moi,  j’ai bien aimé jouer des scènes, mais j’ai pas du tout aimé le thème de la police ».

 « Et moi, j’ai bien aimé au début, mais pas après, il fallait trop répéter ! ».

Et la majorité d’affirmer : « C’était une belle expérience, on recommence l’an prochain ? ». 

Cette appréciation est partagée par les comédiens. A la fin de la séance de bilan, et après avoir écouté attentivement tous les élèves, ils leur ont déclaré : « Sur scène, on est vivant, sur-vivant ! Nous avons beaucoup aimé travailler avec vous dans cette dynamique. Vous nous avez souvent étonnés par vos propositions et votre engagement ! Non seulement vous aviez des arguments et de la répartie quand les situations l’exigeaient mais vous étiez hyper crédibles dans vos rôles. Merci à vous ! ».

Quant aux enseignants, en dépit des problèmes logistiques renforcés par le protocole sanitaire et l’incertitude du contexte, leur bilan est très positif :

« Les élèves ont apprécié que les ateliers ne fonctionnent pas de façon « scolaire ».

Ils ont gagné en confiance en comprenant qu’ils ne seraient pas jugés par les comédiens mais toujours encouragés par eux. Leur prise de confiance en eux a été progressive et les exercices d’échauffement en début de séance ont toujours contribué à les mettre à l’aise ».

« L’évolution des élèves a été positive au niveau de l’estime, de l’image de soi et de la capacité à s’exprimer devant les autres, à s’affirmer.

D’ailleurs, au fil des ateliers le nombre d’élèves présents augmentait, jusqu’à la présence de tous les élèves au dernier atelier, sachant qu’une des classes connait habituellement un taux d’absentéisme important ». 

« Des progrès sont encore à réaliser, mais les élèves ont progressé dans de nombreux domaines et ce travail sera très porteur pour l’année de Terminale. Ces ateliers théâtre  seront certainement efficaces pour les aider à s’exprimer lors des futurs oraux d’examen ou pour les entretiens de recherche de stage (posture, élocution, communication verbale et non verbale).

Les élèves timides ont trouvé leur place au sein du groupe, les ateliers étant un bon support pour les faire progresser en les valorisant.

En conclusion, quasiment tous les élèves présents ont aimé les atelier théâtre et ont trouvé le thème des forces de l’ordre intéressant ».

Passer par la scène et trouver son chemin :  Oui, assurément, une belle expérience, menée avec enthousiasme par tous les partenaires engagés auprès de nos élèves, malgré toutes les incertitudes liées au contexte sanitaire.

Le CREAC se prolongera de fait pendant l’année de Terminale pour continuer de progresser avec un nouveau sujet de société majeur en lien avec les programmes, et réaffirmer toute la force subtile du théâtre pour éveiller à la citoyenneté!

Les deux équipes pédagogiques et les partenaires culturels du CREAC remercient vivement l’équipe de direction et la vie scolaire sans le soutien desquelles mener un tel projet serait impossible, la Région Ile-de-France qui offre un cadre particulièrement favorable à cette éducation artistique et culturelle et la DAAC qui a donné la possibilité de mener le PACTE à l’origine de ce travail au long cours avec le Collectif 12 de Mantes-la-Jolie.

 

Yasmina Kasmi, porteur du projet

Françoise-Anne Ménager, professeur référent-culture

 

Retrouvez la présentation du projet et son lancement au lycée le 17 mars 2021

Retrouvez ici un florilège des témoignages des élèves et les moments forts de cette immersion théâtrale avec les comédiens de la compagnie Alaska dans les vidéos réalisées par Yasmina Kasmi, professeur porteur du projet.