A consommer sans modération !
A l’occasion de la semaine du pain, je vous propose de (re) découvrir le poème de Francis Ponge
Le pain
La surface du pain est merveilleuse d’abord à cause de cette impression quasi panoramique qu’elle donne : comme si l’on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes.Ainsi donc une masse amorphe en train d’éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s’est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, – sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.
Ce lâche et froid sous-sol que l’on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable…
Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.
Francis Ponge – Le parti pris des choses (1942)

Autre nourriture intellectuelle à savourer, le film “Délicieux” (actuellement au cinéma)
Un film grand public mais qui permet néanmoins d’apprendre sur le milieu de la restauration et sur les débuts du restaurant tel que nous le connaissons. Un bon moment de détente en s’instruisant !
Le professeur documentaliste du lycée Camille Claudel
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