Projet Inclusion et diversité : Unis dans la Dysférence

L’inclusion et la diversité, deux termes qui semblent s’opposer au premier abord, une expression antithétique qui ne va pas toujours de soi et pourtant parfois on la trouve sous la forme d’un oxymore :

  • la diversité inclusive partant du diktat qu’elles s’opposent l’une et l’autre alors que l’on pourrait s’interroger sur leur ‘complétude’.

Mais d’ailleurs, comment pourrait-on définir ces deux notions ?

« La diversité revient à s’entourer de personnes différentes. L’inclusion revient à travailler avec des personnes différentes, sans leur faire remarquer qu’elles sont différentes. »

Alors pourquoi opposer deux termes, deux notions qui pourraient parfaitement cohabiter l’une avec l’autre ? c’est la réflexion que se sont menées Mme Kasmi, professeure de Lettres-anglais, porteur du projet ‘Inclusion et diversité : on est tous dysférents’ et Mme Filliolaud, coordinatrice de la section ULIS.

Durant toute l’année, l’inclusion et la diversité ont été au cœur de la réflexion pédagogique au sein du lycée des Métiers Camille Claudel de Mantes-La-Ville. En effet, de nombreux événements auprès des classes de CAP (2EPC1 2CUI, 2SCHCR), de première (1ASSP) et des élèves du dispositif ULIS ont été menés pour sensibiliser à ces thématiques.

Le projet a porté principalement sur le pôle santé qui s’est décliné en 3 axes à savoir la revalorisation du pôle ULIS, la sensibilisation auprès des professeurs et la sensibilisation auprès des élèves.

Sensibilisation auprès des élèves

Pour Madame Filliolaud,

« nous avons procédé progressivement en planifiant tous les mois une activité avec les élèves à besoins éducatifs particuliers et le pari a été tenu ! ».

En effet, de multiples activités ont été menées comme un travail sur l’autonomie dans les transports, une activité particulièrement appréciée de la part des parents. Des visio-conférences coaching pour apprendre à rédiger une lettre ou un CV afin de valoriser le handicap sur son CV ont été mis en place en partenariat avec l’association ARPEJEH, dont la vocation est de promouvoir la formation, la qualification et l’emploi des jeunes en situation de handicap .

Une sortie à Elisabethville au restaurant d’application « le GIBOIN » a permis de découvrir d’autres jeunes suivis en UEAJ dans les domaines de la cuisine et de la restauration. L’UEAJ a pour mission  de favoriser la sécurisation du parcours d’insertion et d’en prévenir les ruptures. 

Les élèves ont également participé au Duoday, dont le principe est d’accueillir sur une journée une personne en situation de handicap, en duo avec un professionnel volontaire. Au programme de cette journée : découverte du métier, participation active, immersion en entreprise.  Quatre élèves ont bénéficier de ce projet chez Kiabi, Buffalo Grill et la plateforme du bâtiment. 

Les élèves ont également entamé la création d’une bande dessinée qui présente le dispositif et évoque le handicap ; Une activité qui se finalisera l’année prochaine.

Pour finir, les élèves ont réalisé des confitures au lycée et les ont été ensuite proposées à la vente du lycée. Les élèves ont dû faire une présentation commerciale du produit surmontant avec brio leur malaise face à l’expression orale.

Pour continuer dans ce projet, ils sont ensuite allés à Rambouillet à l’association Bond & Rebond ; association spécialisée dans la confection de confiture en faveur des personnes en décrochage social et professionnel pour refaire d’autres confitures.

Revalorisation du pôle ULIS

Grâce à toutes ces actions, le pôle ULIS a pris plus d’ampleur et a apporté un dynamisme au sein du lycée. Les élèves à besoins éducatifs particuliers, soutenus également par Madame Mazetier, AESH ont apprécié les activités régulières proposées tout au long de l’année, activités dont ils ont pris une part pleinement active dans la réalisation, ce qui a grandement favorisé leur apprentissage et leur autonomie.

La revalorisation du pôle ULIS au sein du lycée s’est donc opérée par le biais des actions concrètes menées par les équipes pédagogiques intéressées et impliquées dans ce projet. Une valorisation qui a également été entretenue par Madame Filliolaud en postant régulièrement les travaux des élèves sur le site Facebook. : ULIS PRO Camille Claudel, Mantes-la-Ville que nous vous invitons à consulter  :

https://www.facebook.com/search/top q=ulis%20pro%20camille%20claudel%20mantes%20la%20ville

Sensibilisation auprès des professeurs

Le travail de sensibilisation auprès des professeurs s’est déroulé progressivement grâce à l’intervention de Mme Filliolaud dans les classes en amont de chaque événement quand cela était possible et de manière ludique grâce à la présentation d’un Kahoot. Toutefois,

« on note encore une réticence auprès des collègues qui ne sont pas toujours à l’aise avec les élèves à besoins éducatifs particuliers ou avec cette thématique. Cela a d’ailleurs été mon cas. J’ai voulu affronter le problème à bras le corps en proposant ce projet à Mme Filliolaud qui était partante et souhaitait également travailler avec un.e collègue sur cette thématique. Ce projet m’a permis d’en savoir plus sur la question, de me défaire de mes appréhensions et de mieux savoir appréhender les élèves dyslexiques, dysgraphiques….’, souligne Mme Kasmi.

 

L’avis des professeurs

Ce projet a fédéré beaucoup d’enthousiasme grâce aux activités pédagogiques soumises en cours. Pour Madame Jesset, professeure d’aide au soin à la personne. :

« Ce projet a fait sens auprès de nos élèves 1ASSP. Il a été pertinent et adéquat et a permis de faire des liens pluridisciplinaires, ce qui est une grande richesse éducative. »

Pour Madame Grissan, professeure de Lettres-Espagnol qui a consacré plusieurs séances sur le film ‘de Javier Fresser :  Campeones’ qui traite du handicap à travers le sport, cela a permis aux élèves « de se mettre à la place des autres, ils ont réalisé plein de choses. Ils ont adoré le film, ça leur a parlé. » En anglais, avec Mme Kasmi, à travers le film ‘Le discours d’un roi’, avec les élèves de 2SCHCR, on a pu aborder les différents DYS-, la souffrance liée au handicap, le regard des autres, les différences culturelles. Par la suite, les élèves ont réalisé des affiches sur l’étymologie de certains mots liés au handicap. Un travail en coopération avec Mme Grouasil, professeure-documentaliste. Un film motion Design est également en cours et sera finalisé l’année prochaine. Pour Madame Flandrin, professeure de Lettres-Histoire, les élèves ont réalisé un kahoot et travaillé sur le film :

’les chemins de l’école. « Ils ont adoré le handisport ! La classe n’a pas toujours été très réceptive et il serait bon l’année prochaine d’appuyer sur leur force. »

Une ouverture vers l’Europe

Les élèves ont souvent été en immersion avec les autres classes pour réaliser des projets comme les ateliers culinaires en anglais encadrés par Monsieur Bondu, professeur en Service-Commercialisation, Mme Kasmi, et Mme Filliolaud lors des journées de l’Europe le 10 mai. Les élèves du dispositif ULIS ont travaillé conjointement avec les élèves de 1HR pour réaliser des desserts : cookies et scones. Un défi relevé haut la main dans une ambiance très conviviale qui a donné confiance aux élèves. Entourés voir tutorés par les élèves ambassadeurs, les élèves du dispositif Ulis sont parvenus à traduire les recettes en anglais avant de procéder à la réalisation de ces recettes et bien entendu les goûters ensemble.

Pour Monsieur Bondu :

«  Ça a été une très belle expérience de mixité et d’inclusion . Les élèves de 1èrev Bac ont joué le jeu avec beaucoup de bienveillance et d’écoute .Ils ont pu se rendre compte aussi de leurs lacunes en anglais. »

Aussi, lors des Erasmus days, les élèves ont réalisé un jeu de cartes en anglais des 7 familles sur l’Europe. Jeu auquel de nombreux élèves ont pu jouer, ce qui a valorisé cette initiative créatrice et fait sens à leurs yeux.

Enfin, Les activités liées au sport, comme la mise en place d’ateliers sportifs dans le cadre du handi-sport, ont été très porteur auprès de nos élèves qui ont expérimenté l’inclusion en Son cœur par le biais d’activités comme le cécifoot, la sarbacane, le goalball et  la boccia. Des activités animées par les élèves de 1ASSP dans le cadre de la réalisation de leur chef d’œuvre.

L’idée de cette immersion inclusive par Sophie Rémilleux, professeure d’éducation physique a favorisé la mixité entre les élèves,

« Cela a fait sens auprès de nos élèves et a apporté plus de motivation et d’investissement. Elles étaient placées dans des situations concrètes où elles ont pu réexploitées leur savoir. Elles ont été performantes dans leurs réalisations et avaient adopté une bonne posture. »

On le voit l’inclusion et la diversité sont des piliers essentiels pour favoriser la cohésion de groupe, la tolérance, le respect mutuel. Les élèves ont pu se mettre ‘à la place de’, ‘dans la peau de’ selon l’expression des élèves eux-mêmes, ce qui a permis une meilleure compréhension de la situation d’autrui, du handicap. Cela a développé une empathie qui permet un meilleur vivre-ensemble entre les élèves en déconstruisant les préjugés et par voie de conséquence en modifiant leur regard.

Un regard vers l’avenir

Pour Madame Kasmi, porteur du projet ‘Inclusion &Diversité : on est tous Dysférents ‘,

« ces deux thématiques sont des piliers essentiels d’une société moderne et équitable. Que ce soit dans l’éducation, le milieu professionnel ou la culture, la reconnaissance et la valorisation des différences individuelles contribuent à créer des environnements inclusifs favorables à la croissance et à l’épanouissement de tous. Il est important de continuer à promouvoir l’inclusion et la diversité à tous les niveaux de la société, en adoptant des politiques et des pratiques qui encouragent la participation active de tous les individus, quelles que soient leurs caractéristiques ou leurs origines. »

Pour l’année prochaine, le projet se poursuit en élargissant les horizons. En effet, le projet va s’articuler en 3 axes : 

« On compte explorer l’importance de l’inclusion et de la diversité dans différents domaines de la société, tels que l’éducation, le milieu professionnel et la culture. La diversité doit être envisagée comme une force inclusive qui garantit à tous les élèves des opportunités égales d’apprentissage et de réussite. Il s’agit de favoriser la justice sociale » précise Madame Kasmi.

La bonne nouvelle, nous avons obtenu une bourse Erasmus+ pour le projet ‘Inclusion & Diversité’  , ce qui va permettre aux élèves du dispositif ULIS d’effectuer leur stage à l’étranger l’an prochain. Une belle reconnaissance pour une thématique qui est au cœur de notre société à l’heure où aux confins de l’Europe rugit la guerre qui a entraîné un flux migratoire d’Ukrainiens important : on est bien au cœur de l’actualité.

Avis des élèves

Damien, 2CUI. À propos du handisport : « J’ai bien aimé car on a passé 1H15 dans la peau d’une personne handicapée. »

Anonyme, 2CUI-handisport : « J’ai aimé lancer la balle car c’était facile et tier des flèches car cela demande de la précision »

Mohamed ,2CUI-handisport : « Ca, j’ai bien aimé les activités n’étaient pas trop compliquées. Les ASSP ont été gentilles. Mon atelier préféré était celui de la cécifoot parce que je pratique le foot et ça m’a ouvert l’esprit par rapport aux malvoyants. On devrait le refaire à d’autres personnes pour leur ouvrir l’esprit. Les gens ne se soucient pas des personnes handicapées, ils ne les incluent pas dans leurs activités et leurs jeux. Le foot me fait du bien, me permet de me défouler du coup, c’est bien les malvoyants puissent en profiter. »

Lauréna, 2CSHCR, « Cet exercice était intéressant car j’ai pu me mettre à la place d’une personne tétraplégique. Je trouve que ce projet était super, j’espère qu’il continuera. »

Sathursan : « L’ambiance était bien. Ca a aidé à bien écouter, bien regarder. On s’est mis dans la peau d’une personne handicapée, du coup, on peut ressentir ce qu’ils ressentent. »

Enzo, 2CSHCR : « Les sports étaient très bien. J’ai tout aimé.  Les élèves étaient très sympas. Ça serait bien de recommencer. »

  • Article, rédigé par Yasmina KASMI BAKKALI professeure Lettres-Anglais, porteur du projet, avec la collaboration de Laetitia Filliolaud, coordinatrice du dispositif ULIS.         

Dyscalculie

Dyscalculie mots anglais: Nature des troubles spécifiques des activités numériques communément appelés dyscalculie. Ces troubles sont une altération de la capacité à comprendre et à utiliser les nombres. Ils affectent “les aspects procéduraux et conceptuels” du calcul et du comptage ainsi que la mémorisation des faits numériques.

Dyscalculie fut forgé à la fin du XX e siècle à partir du préfixe grec dys-, du radical latin -calcul- et du suffixe français -ie. La dérivation peut s’analyser étymologiquement comme une « difficulté à calculer

Handicap

Définition

  • Le handicap n’est pas simplement un problème de santé. Il s’agit d’un phénomène complexe qui découle de l’interaction entre les caractéristiques corporelles d’une personne et les caractéristiques de la société où elle vit. Pour surmonter les difficultés auxquelles les personnes handicapées sont confrontées, des interventions destinées à lever les obstacles environnementaux et sociaux sont nécessaires. »

Étymologie

  • Le substantif masculin handicap, attesté en 1827, a été emprunté à l’anglais handicap, probable contraction de hand in cap, signifiant littéralement « main dans le chapeau »

 

 

 

 

 

 

 

DYSGRAPHIE

Dysgraphie est un mot qui vient du grec. Composé du préfixe grec “dys” qui évoque une notion de difficulté. Et de “graphie” qui signifie “écrire”.

La dysgraphie est un problème d’écriture dans lequel les enfants ne parviennent pas à organiser et à coordonner leur écriture, ce qui la rend difficilement compréhensible.

 

Dyslexie

Étymologie

La dyslexie est un terme inventé en 1887 par Rudolf Berlin en Allemagne, pour décrire l’incapacité de lire. Le mot Dyslexie vient du grec, Dys- est un préfixe péjoratif qui exprime une idée de difficulté ou de malheur et –lexie signifie : le mot, la langue écrite.

Définition

La dyslexie est un trouble de la lecture et de l’écriture spécifique et durable qui apparaît chez l’enfant et l’adolescent (certains auteurs l’appellent aussi dyslexie développementale). Le trouble peut se traduire à des degrés divers par des difficultés à épeler les mots, lire vite, écrire, lire à haute voix.